Cette science est absolument la plus importante pour tout Musulman, car c'est la science des croyances islamiques ( al`aqâ'id al-islâmiyya ). Or, les croyances islamiques sont les fondements et les bases ( al-ousoûl ) sur lesquelles reposent l'Islam : ses pratiques et ses législations. Les éléments du dogme sont les remparts indispensables pour protéger la foi du croyant des dangers du doute et des tourmentes de l'égarement et des tromperies. Il nous est souvent arrivé de constater différentes sortes de déviations dans la pensée et dans les attitudes des croyants, et il nous est apparu sans ambiguïté, que la mauvaise compréhension des principes de base de l'Islam et l'ignorance des éléments de la foi en sont les causes essentielles. Seule une connaissance juste des principes fondamentaux, auxquels on doit obligatoirement croire et adhérer, permet de comprendre ce qui en découle comme prescriptions religieuses. C'est à partir de ce moment que l'on acquiert la capacité et l'aptitude à répondre à toutes les interrogations. Ce sont justement ces questions de la foi, qui sont à l'origine des missions prophétiques. Les Messagers d'Allah les ont prêchés tout le long de l'histoire humaine en tant que principes et fondements essentiels et indispensables à toutes les questions de la religion qui suivront. Allah - Exalté soit-Il - dit en effet : « Nous n'avons envoyé avant toi aucun Messager sans lui inspirer qu'il n'y a d'autre dieu que Moi, adorez-Moi donc ! » Sourate 21, « Les prophètes », verset 25 Nous savons que pour toute bonne oeuvre accomplie par pur amour d'Allah - Exalté soit-Il - , son agrément, par Allah, dépend de la justesse de la foi de l'individu et de sa conformité aux éléments du dogme tels qu'ils sont explicités par cette science. Car toute déviation dans le dogme implique forcément la déviation de la foi, et la déviation de la foi est la mécréance même. Or, Allah - Exalté soit-Il - n'agrée aucune oeuvre de la part d'un mécréant. Allah - Exalté soit-Il - dit : « Celui d'entre vous qui apostasie sa religion et meurt en mécréance, ceux-là voient leurs oeuvres annihilées dans ce bàs-monde et dans l'autre. Ceux-là sont les gens du Feu où ils sont immortels. » Sourate 2, « La vache », verset 217
Pour comprendre l'importance énorme de cette science, il suffit de savoir que toutes les questions qu'elle traite sont les questions décisives permettant de juger un homme croyant ou mécréant, pour le destiner au salut ou à la perte, à la félicité ou à la perdition. Allah - Exalté soit-Il - dit : « Allah ne pardonne pas qu'on Lui attribue des associés et Il pardonne tout le reste à qui Il veut. Celui qui donne à Allah des associés a effectivement commis un péché énorme ! » Sourate 4, « Les femmes », verset 48 Allah - Exalté soit-Il - dit aussi : « Ceux des gens du Livre qui ont mécru ainsi que les associateurs sont dans le feu de l'Enfer où ils s'éterniseront. Ceux-là sont les plus mauvais de toute la Création. Ceux qui ont cru et accompli de bonnes ceuvres, ceux-là sont les meilleurs de toute la Création. Leur récompense auprès de leur Seigneur sont les jardins de l'Eden sous lesquels coulent les rivières et où ils s'éterniseront à jamais. Allah leur a accordé Sa satisfaction et ils Lui ont accordé la leur. Cela est pour celui qui aura craint son Seigneur ! » Sourate 98, « La Preuve », versets 6-8 Les sujets de cette science Les sujets traités par cette science sont les suivants : 1. L'Entité d'Allah - Exalté soit-Il - afin de connaître tout ce que l'on doit obligatoirement Lui attribuer, ce dont on doit L'exempter et ce qui est permis de Lui attribuer. 2. Les Messagers - Que la Bénédiction et le Salut d'Allah soient sur eux tous - afin de connaître ce qu'on doit obligatoirement leur attribuer, ce qu'on ne peut leur imputer et ce qui est possible d'affirmer à leur égard. 3. Le Monde invisible : ce sont ces vérités et connaissances auxquelles on ne peut parvenir, connaître et croire si ce n'est par la voie du Livre d'Allah - Exalté soit-Il - : le Coran ou de la Sounna de Son Messager. Il s'agit par exemple des Livres d'Allah, de Ses Anges et de Ses Messagers, du Jour dernier, du Paradis, de l'Enfer, etc. La définition des sujets de la croyance provient du Livre d'Allah et de la Sounna de Son Messager. Allah - Exalté soit-Il - dit : « Le Messager d'Allah a cru à ce qui lui a été descendu de la part de son Seigneur, ainsi que les croyants. Tous ont cru en Allah, en Ses Messagers : « Nous ne faisons aucune différence entre aucun de Ses Messagers. » Ils dirent : « Nous avons entendu et nous avons obéi. Ton absolution, notre Seigneur ! C'est vers Toi la destinée. » Sourate 2, « La vache », verset 285 Allah - Exalté soit-Il - dit : « Nous avons créé toute chose selon une proportion prédéterminée. » Sourate 54, « La lune », verset 49 Allah - Exalté soit-Il - dit aussi : « Ceux qui croient à l'inconnu, pratiquent scrupuleusement la prière et dépensent de ce que Nous leur avons donné. Ceux qui croient à ce qui t'a été descendu (révélé) et à ce qui a été descendu avant toi et qui croient avec conviction à l'autre monde. Ceux-là sont sur une bonne voie de leur Seigneur et Maître, et ce sont ceux-là qui ont récolté le succès. » Sourate 2, « La vache », versets 3-5
Dans un long hadîth, rapporté par al-Boukhârî et Mouslim, l'archange Gabriel - que la Paix soit sur lui - posa au Prophète - que la Paix et le Salut d'Allah soient sur lui - plusieurs questions d'enseignement dont la suivante : « ...Ô Mohammad ! informemoi sur la foi. » Le Prophète lui répondit : « Que tu crois en Allah, en Ses Anges, en Ses Livres, en Ses Messagers, au Jour dernier et que tu croies au Destin pré-établi bon et mauvais. » Ainsi tu comprends que les éléments de base de la foi sont : La croyance en Allah, en Ses Anges, en Ses Livres, en Ses Messagers, au Jour Ultime et au Destin avec ce qu'il contient de bien et de mal. Définition des termes :l'Obligatoire (Al wajib ) ; L'impossible ( Al moustahil )et le possible ( Al Ja iz ). Ces trois termes ont été cité plus haut, et, en vérité, visaient le nécessaire ou l'obligatoire (Al wajib ) - L'impossible ( Al moustahil ) et le possible ou le permis ( Al Ja iz ) rationnels ( al-`aqlî ). La définition exacte de chacun d'entre eux est primordiale dans l'étude de cette science, et dans la démonstration et la confirmation de ses diverses questions. Nous invitons nos chers lecteurs et lectrices à prendre plus amplement connaissance de ces termes en se rendant à la rubrique sur Les Fondements de la Jurisprudence Islamique ( Oussoul el Fiqh ). Le nécessaire ou l'obligatoire rationnel (al-wâjib al-`aqlî ) : On désigne par ce terme toute vérité et certitude qui s'impose à la raison, et ne peut concevoir l'inexistence. Il est de deux sortes : Le nécessaire évident (daroûrî badîhî )
Le nécessaire théorique (daroûrî nadharî ) Le nécessaire évident (daroûrî badîhî ) C'est ce que tout individu est censé saisir spontanément sans aucun effort intellectuel par son évidence à l'esprit. C'est, par exemple, que l'enfant est moins âgé que son père, que le chiffre un est moindre que le deux, que le deux est moindre que le trois, et ainsi de suite avec le reste des nombres. Le nécessaire théorique (daroûrî nadharî ) Il s'agit de vérités que l'homme confirme suite à la réflexion et s'impose à la raison comme vérité théorique indiscutable ; comme la démonstration de la Pré-éternité (al-qidam ) d'Allah, Sa Pérennité (al-baqâ ), Son Unicité (al-wahdâniyya) ainsi que toutes Ses Attributs de perfection (sifât al-kamâl ) que l'on doit Lui affirmer.
L'impossible rationnel (al-moustahîl al-`aqlï) : Ce terme indique toute chose dont la raison ne peut concevoir l'existence, et il est de deux sortes à l'exemple du nécessaire :
1. L'impossible évident (al-moustahîl al-badîhî ) : c'est cet impossible à concevoir que la raison saisie sans effort intellectuel ou recherche, comme le fait que le père est moins âgé que son fils ou que le chiffre un est plus grand que deux !
2. L'impossible théorique (al-moustahîl an-nadharî ) : Il s'agit de vérités et de notions dont la raison confirme l'impossibilité (al-istihâla) qu'après une réflexion soutenue et une argumentation : par exemple, le fait qu'il est impossible qu'Allah soit plus qu'un, qu'Il soit créé ou qu'Il meurt, etc. Le possible rationnel (al jâ'iz ou al-moumkin) : C'est tout ce dont la raison conçoit l'existence, l'inexistence ou le non-être (al-`adam), la confirmation ou la négation en soi. C'est par exemple : la vie et la mort, la bonne santé et la maladie, la richesse et la pauvreté, etc. On remarquera que nous avons attribué ces notions à la raison. Parce qu'en vérité, c'est la raison qui mène cette recherche et qui juge. Ses sentences sont la base sur laquelle se fondent les jugements et les résultats de toute réflexion. Dès lors, il n'y a pas de place, dans le dogme (musulman), ni au conformisme, ni à l'héritage des ancêtres, ni aux coutumes et traditions, ni aux passions ou aux désirs personnels. Il n'y a de place que pour l'esprit sain, libéré de toutes les formes de servitude et de frustration. Certaines personnes peuvent mettre en cause ces affirmations parce que nous nous appuyons sur des versets du Livre d'Allah - Exalté soit-Il - : « Comment, se demandent-ils, vous vous référez au Coran dans des questions dont vous aviez confiée à la raison la vérification et l'arbitrage ?! » Nous disons : Nous nous appuyons sur le Livre d'Allah - Exalté soit-Il - , dans ce qu'Il nous propose de signes et de preuves, qui font réfléchir nos esprits et leur ouvrent les espaces de la recherche, de l'analyse et de l'échange de vues. Mais, le Coran, laisse à notre intellect la charge de tirer les conclusions et d'établir les sentences. Pour nous, le Livre d'Allah est cette lumière rayonnante qui nous permet d'atteindre la voie et d'en connaître les abords, les jalons et les points de repère. Il suffit comme preuve, que ce Livre suit cette méthodologie quand il interpelle ceux qui lui tournent le dos. Allah - Exalté soit-Il - dit à Son Messager :
« Dis : « La vérité est là, émanant de votre Seigneur.
Y croira qui voudra et la reniera qui voudra. »
(Sourate 18, « La caverne », verset 29)
« Rappelle car tu n'es là que pour rappeler.
Tu n'as nul pouvoir de les contraindre à la foi. »
(Sourate 88, « Celle qui enveloppe », versets 21-22) A qui s'impose la connaissance d'Allah, de Sa Loi et de la croyance authentique ? Cette connaissance est un devoir qui incombe à tout individu responsable (al-moukallaf). Le responsable est celui qui a atteint la puberté, qui est sensé, qui jouit de l'intégrité de ses sens et auquel est parvenu le Message d'Allah - Exalté soit-Il -. Cette connaissance n'est pas un devoir pour l'enfant. Cependant son tuteur est tenu de l'initier aux principes de la religion, en tenant compte des capacités de perception de l'enfant et de ses aptitudes, afin qu'il grandisse dans la foi, conscient et vigilant, armé d'une croyance saine capable de le protéger, plus tard, de toute déviation. La connaissance du dogme n'est pas non plus un devoir pour le fou, ni pour celui qui ne jouit pas à la fois de l'ouïe et de la vue, car il n'a ainsi aucun accès vers la connaissance. Mais si l'on trouve un moyen de transmission adéquat, il lui incombe d'acquérir cette connaissance. De même cette connaissance n'incombe pas à ceux qui sont morts avant le début de la mission du Prophète - que la Paix et le Salut d'Allah soient sur lui -. Il s'agit de personnes qui sont mortes à une époque où aucun Messager n'a été suscité, ou à une époque où un Messager a été spécialement envoyé pour un autre peuple. Seuls ceux qui ont été interpellés directement en sont responsables. A partir du moment où un Messager leur a été envoyé, il y a eu réception. Les autres sont considérés comme excusables. Il en est de même de ceux à qui l'on a envoyé un Messager dont l'appel ne leur est pas pour autant parvenu. Le verset suivant appuie cette version. Allah - Exalté soit-Il - dit :
« Nous ne soumettons jamais au supplice (un peuple)
avant d'envoyer auparavant un Messager. »
(Sourate 17, « La voyage nocturne », verset 15) Les limites de la connaissance saine La connaissance saine, grâce à laquelle on acquiert une foi ferme et authentique, c'est la perception rationnelle, sûre et certaine, des choses (des éléments de la foi) conformément à leur vérité et réalité. Toute connaissance hésitante, engendrant une foi fondée sur le doute, l'illusion et les conjectures, est rejetée. La foi se fonde sur la certitude et les résolutions fermes. Celui qui n'a pas cette qualité ne peut prétendre à la foi ! De même, n'a pas la foi celui qui embrasse un dogme non conforme à la Vérité et Réalité (rationnelles), telle que la croyance en la prééternité de l'univers, ou la pluralité d'Allah - Exalté soit-Il - ou la négation de la Résurrection et du Jour ultime. Cependant, on considère croyant rebelle celui qui reconnaît Allah - Exalté soit-Il - et est convaincu de Son existence et de Ses Attributs, mais qui ne détient aucune preuve quant à l'Existence d'Allah, alors qu'il est capable de réflexion et de saisir les preuves prouvant Son Existence, ne serait-ce que d'une façon globale ! Il suffit qu'il y réponde, en disant tout simplement : « L'existence de cet univers complexe prouve l'existence d'Allah ! » La recherche d'une preuve globale est un devoir individuel (fard `ayn) pour tous les responsables (moukallaf). Quant à l'acquisition de preuves détaillées, ce n'est un devoir que pour certains d'entre eux. Il s'agit de spécialisation qui nécessite la délégation de cette tâche à des personnes compétentes capables de défendre la religion et la croyance. C'est donc un devoir appelé devoir collectif (fard kifâya) dont est déchargé la communauté, si un groupe suffisant parmi ses membres l'assume. Certains savants pensent que la foi du conformiste (celui qui croit sans preuve globale ou détaillée) est acceptable et valable s'il en résulte une conviction ferme, de façon qu'il ne connaisse plus ni l'hésitation, ni t'apostasie, et que même l'ébranlement de la foi de celui qui lui servait de modèle, ne pourra la remettre en cause. Ces théologiens confirment cet avis en se référant au Prophète - que la Paix et le Salut d'Allah soient sur lui - qui acceptait la déclaration de foi des gens sans leur demander les preuves sur lesquelles ils fondaient leur foi. Plusieurs hadîth authentiques l'affirment. Signification des termes : Al Imân et al Islâm Il est important de comprendre le sens du terme « al-îmân » (la foi) et du terme « al-Islâm » (la soumission) , et de cerner la relation entre eux. Al-îmân (la foi) consiste à croire fermement en tout ce que le Prophète Mohammad a apporté de la part de Son Seigneur, dont l'authenticité a été confirmée sûre et certaine, et que l'on sait, sans nul doute, que cela fait obligatoirement partie de la religion : telle que la foi en Allah - Exalté soit-Il - , en Ses Anges, Ses Livres, Ses Messagers, au Jour Ultime et au Destin bon ou mauvais. C'est aussi croire au caractère obligatoire de la prière, de la zakât, du jeûne et du pèlerinage. C'est l'interdiction de porter atteinte injustement à la vie humaine (ordre formel d'Allah- Exalté soit-Il - ), de commettre l'adultère, de pratiquer l'usure, etc. La foi, dans ce sens, réside dans le coeur. Quant à al-islâm , telle que nous allons l'exposer dans ce qui suit, il lui est strictement lié. Al-islâm c'est la résignation et la soumission de l'âme. C'est la quiétude et l'apaisement du coeur, face à tout ce que le Prophète - que la Paix et le Salut d'Allah soient sur lui - a apporté comme religion et dont on a la preuve irréfutable qu'il en a été le transmetteur. C'est-à-dire qu'on a nullement besoin d'un supplément de preuves pour authentifier l'origine à cause de sa large notoriété parmi les Musulmans. Il est à remarquer qu' al-islâm selon ce sens, est un état de l'âme et du coeur aussi bien que la foi (al-îmân) . La différence entre eux, c'est que la foi est l'assentiment ferme en tout ce qui a été cité, tandis que la soumission (al-islâm) est l'acceptation du coeur et l'absence totale de toute forme de rejet à l'encontre de tout ce qu'Allah - Exalté soit-Il - a légiféré, et confirmé comme tel d'une façon certaine. Il arrive, que l'on croie en l'existence d'une chose sans toutefois l'accepter ! C'est ce que nous avons constaté dans les attitudes de certaines personnes ! Combien de fois avons-nous entendu quelqu'un dire : « Je crois bien que l'Islam a prescrit la prière et la zakât mais je ne suis pas convaincu de leur caractère obligatoire et des sages raisons qui s'y attachent ! » C'est justement cette opposition qui fait de lui un non-Musulman, c'est-à-dire l'absence de la soumission de son coeur. Cela nous fait même douter de sa foi car, s'il avait cru en Allah, en Sa Sagesse, en Sa Science et en Sa Miséricorde, il se serait soumis de lui-même et aurait accepté tout ce qu'Allah - Exalté soit-Il - a agréé. Aussi disons nous que la foi sincère se traduit nécessairement par al-islâm dans le sens que nous venons d'indiquer. Reste l'application des législations islamiques tels que la pratique de la prière, l'acquittement de la zakât et l'accomplissement de toutes les autres obligations et l'abstention de tous les interdits d'Allah - Exalté soit-Il - . Doit-on absolument s'y conformer et les accomplir pour être Musulman, ou est-ce que la simple adhésion suffit pour que l'on donne à quelqu'un le nom de musulman ? Les théologiens musulmans se sont divisés en deux tendances face à cette question. l. L'avis de la majorité des savants (al joumhoûr) cette tendance estime que l'exécution et la mise en pratique des prescriptions ne sont ni une condition ni un élément de base pour que l'on accorde à quelqu'un le titre de musulman. Cette personne est musulmane, mais perverse et rebelle : elle est en état de péché. Elle encoure la sanction pénale, que l'Islam a légiféré pour réprimander et éduquer ceux qui délaissent les prescriptions divines, ou s'adonnent à des actes condamnables. Le devenir, dans l'Au-delà, de ce pervers dévoyé, revient à Allah seul, s'Il veut lui pardonner ou le châtier pour son crime. Cependant son devenir éternel sera le Paradis, à condition qu'il meurt dans la foi (al-îmân) et dans la soumission (al-islâm) . Cette doctrine est celle confessée par les Sunnites. Allah - Exalté soit-Il - dit : « Allah ne pardonne pas qu'on Lui associe quoi que ce soit
et pardonne tout le reste à qui Il veut. »
(Sourate 4, « Les femmes », verset 116) 2. L'avis de certains érudits qui pensent que l'exécution des prescriptions de l'Islam et la mise en pratique de ses instructions de base est une condition nécessaire pour confirmer ou infirmer l'appartenance à l'Islam. Selon ce concept l'Islam est un tout englobant à la fois l'aspect externe et apparent de l'homme et son aspect intérieur. Car le fait de se résigner et d'accepter les choses au nom de la religion est un fait concernant la partie interne de l'homme. Quant à la soumission aux arrêts de la religion, c'est une action apparente. On déduit, dès lors, qu' al-islâm (soumission entière à Allah) a un sens plus général qu' al-îmân (la foi) . La foi a un domaine plus particulier. La foi est uniquement interne tandis que la soumission est à la fois interne et externe.
Nous jugeons, quant à nous, les gens comme musulmans dès qu'ils se soumettent dans leurs comportements et attitudes externes aux arrêts d'Allah - Exalté soit-Il - sans leur opposer aucun refus. Cela veut dire que leurs actes, leurs paroles et leurs comportements ne dénotent aucun refus des arrêts divins. Pour ce qui est de leur conviction interne, seul Allah en est informé, Lui l'Omniscient, à qui aucune chose cachée n'échappe. C'est pour cette raison qu'Allah - Exalté soit-Il - a voué au scandale des gens qui avaient affiché leur soumission (al-islâm) tout en restant mécréants au fond de leur âme. Allah - Exalté soit-Il - a dit à leur sujet : « Les Bédouins ont dit : « Nous avons cru. » Dis :« Vous n'avez jamais cru, mais dites : « Nous nous sommes (apparemment) soumis à Allah », car la foi n'a pas encore habité vos coeurs... » (Sourate 49, « Les appartements », verset 14) Conclusion : Maintenant que sont saisis le sens de la foi (al-îmân) et de la soumission à Allah (al-islâm) on comprend qu'il y a selon l'esprit de la loi islamique une concomitance entre la foi et la soumission qui fait que tout Musulman est croyant et que tout croyant est musulman. En effet, celui qui croit au Messager - que la Paix et le Salut d'Allah soient sur lui - de la sorte, ne peut absolument qu'être soumis aux directives qu'il a apportées. Une telle soumission n'émane que d'un croyant convaincu avec certitude, comme nous l'avons exposé ! C'est pourquoi le Coran cite la foi et la soumission avec la même signification dans le verset suivant : Allah - Exalté soit-Il - dit :
« Nous en fîmes sortir ce qu.'il y avait comme croyants.
Nous n'y trouvâmes qu'un seul foyer de Musulmans. »
(Sourate 51 , « Qui dispersent », versets 35-36) Statut de la proclamation des deux attestations La profession de foi consiste à proclamer oralement : « Il n'y a de dieu qu'Allah et Mohammad est le Messager d'Allah ». lâ ilâha illâ Allah Muhammadun rasûlu Llâhi Prononcer cette formule est une condition indispensable pour appliquer au Musulman toutes les qualifications légales se rapportant à la gestion de sa vie terrestre. Ainsi, il peut contracter mariage avec une Musulmane, présider l'office de la prière. Il a droit à la prière des morts et d'être enterré dans les cimetières musulmans. Si pour une excuse valable, il ne peut pas prononcer cette profession de foi (s'il est par exemple muet), ou s'il n'a pas pu la prononcer parce qu'il est mort juste après avoir cru avec son coeur, il a mérité le salut auprès d'Allah - Exalté soit-Il - . Mais, s'il avait la possibilité de la prononcer et qu'il disposait de temps suffisant pour le faire et que, malgré cela, il ne l'a pas fait par pur entêtement, cela est de la mécréance et on ne tient pas compte de son credo intérieur. Mais, s'il a agi ainsi par crainte pour sa vie, sa foi est valable puisque Allah - Exalté soit-Il - a dit à ce sujet :
« ...sauf celui qui a été contraint tandis que son coeur
est plein de la sérénité de la foi. »
(Sourate 16, « Les abeilles », verset 106)
Quant à celui qui, parmi les convertis, n'a pas prononcé la profession de foi sans qu'il y ait de raison, mais qui croit fermement, en son for intérieur et est confiant dans la religion d'Allah et dans ses directives, l'avis des théologiens le plus accrédité est qu'il trouvera son salut auprès d'Allah - Exalté soit-Il - ; même si on ne lui accorde pas le statut de Musulman dans ce monde d'ici-bas, parce qu'on ne dispose d'aucun élément prouvant sa conversion ! Quant aux enfants nés de parents croyants, ils sont eux-mêmes croyants même s'ils n'ont jamais prononcé la profession de foi, sauf s'il apparaît dans leurs actes et attitude une incompatibilité avec la foi.
Exposé de certains comportements et attitudes incompatible avec la Foi, et l'invalidant : La Loi islamique a mis en garde contre les choses qui ne concordent pas avec la foi, et qu'elle a jugé suffisantes pour excommunier celui qui s'y adonne. Exemples : le fait de se prosterner volontairement devant une idole ; de dénigrer la religion, ses sources, ses dogmes et ses législations tels que le Saint Coran, la Sounna du Messager, la foi en Allah et en Ses Messagers ; de mettre. en cause des prescriptions légales et des interdits d'Allah ou des obligations cultuelles (comme la prière et le pèlerinage) ; le fait d'injurier l'une de ces choses, de prononcer des propos mécréants et autres choses pareilles ; tout cela, et tout ce qui lui ressemble, est de la mécréance. C'est ainsi qu'on qualifie de mécréant celui qui traite de mensonge l'une des références parfaitement authentifiées de la législation islamique, comme les versets du Coran et les hadîth de réputation indiscutable ou celui qui s'est permis une chose dont l'interdiction est confirmée et repose sur une preuve irréfutable comme le crime, l'adultère et le vol. Tout cela met en cause la foi et la soumission exigée pour que l'on soit qualifié de croyant et de musulman.
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