Plus tard, à l'aube de la bataille d'Ohod, Jâber ayant acquis une certaine maturité et un certain âge, était fin prêt à combattre au côté des Musulmans. Malheureusement père et fils ne purent partir à l'expédition côte à côte et laisser les filles vouées à elles-mêmes sans tuteur à Médine. Ils étaient animés d'une grande ferveur, tous deux voulurent plus que tout participer au combat, mais l'un des deux devait impérativement rester pour veiller sur les filles. Ils n'eurent d'autre alternative que le tirage au sort.
Le père fut sorti vainqueur du tirage. C'est alors que Jâber se mit à pleurer, des larmes d'amour pour Allah, l'Islam et le Paradis.
Le père voyant son fils triste le réconforta en ces termes : « Mon fils, par Allah, si c'était autre chose que le Paradis, je te l'aurais laissé... ».
Le fils continua à pleurer et le père s'approcha de lui et poursuivit : « Jâber, je me vois mort en Chahid aujourd'hui ; même le premier des Chahids. Par Allah, la personne que j'aime le plus, après le Messager d'Allah, c'est toi mon fils. Sache aussi que j'ai des dettes, je te charge des les régler. Je te confie tes sœurs ; soit bon envers elles. »
Le père partit alors au combat et mourut effectivement en Chahid ; il fut même le premier des Chahids de la bataille.
Le jour même, on informa Jâber : « Jâber, ton père est mort ! » Bouleversé, celui-ci courut sur le champ de bataille à la recherche du cadavre de son père, mais les mécréants, après avoir tué ce dernier, l'avaient mutilé si cruellement, que la vue de son corps fut insoutenable, si bien que les compagnons n'autorisèrent pas Jâber à le voir.
Jâber raconte :
« Je voulais voir mon père ; mais les compagnons du Prophète Sallallahu alayhi wa salam me repoussaient ! Je leur disais de me laisser le voir ! Le Prophète Sallallahu alayhi wa salam leur donna l'ordre de me laisser m'approcher. J'ai donc regardé mon père, puis j'ai caché mes yeux remplit de larmes dans ma manche... Le Prophète Sallallahu alayhi wa salam m'a regardé et m'a dit « Mon fils, pleure-le ou ne le pleure pas ; les anges le recouvrent quand même de leurs ailes d'ici jusqu'au Ciel. Sois content, ô Jâber ! ». J'ai répondu :
- content de quoi, ô Messager d'Allah ?
- Jâber, tu sais quoi ?
- Oui, ô Messager d'Allah ?
- Allah ne parle au gens que derrière un voile.
Cependant, il a parlé à ton père sans voile ! Allah lui a dit : « ش serviteur, que souhaites-tu ? » Ton père a répondu : « Je souhaite revenir sur le champ de bataille, combattre aux cotés de ton Prophète Sallallahu alayhi wa salam et mourir sur Ton sentier, parce que j'ai trouvé cette mort magnifique ! » Allah lui a dit : « J'ai déjà affirmé qu'il n'y a de retour vers le bas monde, ô serviteur, souhaite autre chose. » Ton père a donc répondu : « Je souhaite que Tu informes mes frères combien je suis heureux ! »
Des versets ont alors été révélés au Prophète, paix et salut sur lui
"Ne pense pas que ceux qui ont été tués dans le sentier d'Allah, soient morts. Au contraire, ils sont vivants, auprès de leur Seigneur, bien pourvus"
[sourate 2 - AL BAQARAH - Verset 154 ]
[sourate 3 - AL IMRAN - Verset 170 ]
"Ils sont ravis d'un bienfait d'Allah et d'une faveur, et du fait qu'Allah ne laisse pas perdre la récompense des croyants. "
[sourate 3 - AL IMRAN - Verset 171 ]
Macha'Allah
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